Crise commerciale EU-Algérie : Y aurait-il de l’eau dans le gaz ?
Ce soir, nous abordons une crise commerciale majeure entre l’Union européenne et l’Algérie. Bruxelles a récemment initié une procédure contre Alger, l’accusant d’avoir imposé des mesures restrictives sur les importations en provenance de l’UE. Cette démarche, perçue comme une violation de l’accord d’association euro-méditerranéen en vigueur depuis 2005, soulève des questions cruciales sur l’avenir des relations économiques entre ces deux partenaires de très longue date.
Cherchant à protéger et encourager sa production locale, l’Algérie a adopté des mesures qui ont suscité le mécontentement de l’Union européenne. Celle-ci considère ces actions comme des entraves aux investissements européens et une atteinte aux engagements pris dans le cadre de l’accord d’association. Cependant, des experts estiment que cet accord est très déséquilibré et profite largement à l’UE, le rapport import-export étant de 1 à 10 en faveur de l’Europe. C’est-à-dire que pour chaque 10 euros exportés vers l’Algérie, celle-ci n’exporte qu’un euro vers l’UE.
En 2015, l’Algérie, comme d’autres pays sud-méditerranéens, a officiellement demandé une réévaluation de cet accord. J’ajoute qu’en 2021, l’Algérie a exprimé son intention de réviser l’accord clause par clause.
Il faut aussi noter que l’Algérie est un fournisseur majeur de gaz pour l’UE. Si ce conflit n’est pas résolu à l’amiable, quelles pourraient être les répercussions ? L’Europe est-elle prête à perdre un autre grand fournisseur de gaz après avoir déjà perdu la Russie ?
Pour analyser cette situation complexe, Nous avons le plaisir d’accueillir deux experts diplomatique et juridique algériens : M. Halim Benattallah, ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, et M. Nasr-Eddine Lezzar, avocat d’affaires et professeur d’arbitrage commercial à l’Université de formation continue d’Annaba.