Georges-Louis Bouchez : du scandale de la carte PMR aux polémiques politiques — un président de parti sous le feu des critiques

Depuis juillet 2025, le président du Mouvement Réformateur (MR) est au cœur d’une polémique persistante. Une carte pour personne à mobilité réduite (PMR), liée au père décédé de son chauffeur, a été utilisée pour stationner gratuitement devant son domicile à Mons. L’affaire, révélée par la presse, a déclenché un tollé.
Si Bouchez nie toute responsabilité personnelle, l’image est désastreuse : alors que de nombreux Belges peinent à joindre les deux bouts, voir un responsable politique rouler dans un véhicule estimé à 100 000 € et bénéficier d’un privilège illégal choque profondément.
La tension a encore grimpé lorsque Bouchez, irrité par un article de la RTBF sur le sujet, a eu un échange téléphonique avec la rédaction, ponctué d’une phrase interprétée comme une menace voilée à l’encontre du journaliste concerné. L’opposition y voit une atteinte grave à la liberté de la presse.
Des déclarations controversées sur les Belgo-Marocains
Quelques mois auparavant, Bouchez avait déjà déclenché la controverse avec des propos visant les Belgo-Marocains. Dans une déclaration à la presse, il affirmait que certains d’entre eux, propriétaires de maisons au Maroc, devraient être contraints de payer leurs impôts en Belgique.
Une sortie jugée stigmatisante par plusieurs associations, qui y voient un discours discriminatoire ciblant une communauté spécifique. Bouchez, lui, défend ses propos comme un rappel de « justice fiscale ».
Une ascension au forceps : l’affaire Ducarme
Bouchez est aussi connu pour la manière musclée dont il a conquis la présidence du MR. En 2019, il écarte Denis Ducarme, fils de l’ancien président Daniel Ducarme, dans un affrontement interne marqué par des tensions et des accusations d’hostilité personnelle.
Ducarme, considéré par certains comme plus expérimenté et consensuel, n’a jamais caché son amertume face à ce qu’il perçoit comme une prise de pouvoir brutale.
Positions pro-Netanyahu et refus de parler de génocide
Sur la scène internationale, Bouchez suscite également des critiques pour son soutien assumé à la droite israélienne, notamment au Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Alors que de nombreux observateurs et ONG, chefs de partis parlent de génocide à Gaza, Bouchez refuse d’utiliser ce terme, une position qui alimente l’accusation de dureté idéologique et d’absence d’empathie envers le peuple palestinien.
Analyse : un style qui divise
L’ensemble de ces affaires dessine le portrait d’un leader politique au tempérament explosif, souvent accusé d’arrogance et d’autoritarisme. Ses adversaires le décrivent comme un dirigeant à l’ego surdimensionné, multipliant les provocations médiatiques et les sorties polémiques pour occuper l’espace public.
Ses partisans, eux, louent sa combativité et son franc-parler, estimant qu’il bouscule une classe politique jugée trop tiède.
Mais à mesure que les controverses s’accumulent — entre affaires personnelles, propos clivants et style agressif — une question s’impose : jusqu’où cette stratégie de confrontation peut-elle servir un parti politique dans une démocratie où la confiance envers les institutions s’effrite déjà ?
Un contraste avec l’ère Louis Michel
Sous la présidence de Louis Michel, le MR affichait un visage bien différent : empathie envers le peuple palestinien, humanisme dans la politique intérieure, et un discours rassembleur qui cherchait à unir plutôt qu’à diviser. Un contraste saisissant avec la ligne actuelle de Georges-Louis Bouchez, qui mise sur la confrontation et la provocation.