Corse, Kanaky : les héritiers du FLN face à la France coloniale

La France aime se présenter au monde comme la patrie des droits de l’homme. Mais derrière les discours officiels se cache une réalité plus sombre : celle d’un empire qui, bien que privé de l’Algérie depuis 1962, conserve encore des territoires où la voix des peuples n’a jamais été pleinement respectée.
De la Méditerranée au Pacifique, deux mouvements en sont l’incarnation : le FLNC en Corse et le FLNKS en Nouvelle-Calédonie, ou plutôt Kanaky. Tous deux puisent leur inspiration dans le combat victorieux du FLN algérien, qui a libéré son peuple après 132 ans de colonisation.
De l’Algérie à la Corse : l’écho des maquis
En Corse, le Front de libération nationale corse (FLNC) naît en 1976, dans la clandestinité. Comme le FLN algérien, il s’attaque aux symboles de la présence française : bâtiments administratifs, infrastructures militaires, centres économiques contrôlés par Paris. Le message est clair : la Corse est une nation, pas une simple région française.
Malgré la répression, arrestations et procès à répétition, le mouvement a forgé une conscience collective. L’île, culturellement plus proche de la Sardaigne que de Paris, reste debout, fière, refusant de se dissoudre dans une identité française imposée.
Kanaky : le Pacifique en résistance
À plus de 16 000 kilomètres de la Corse, en Nouvelle-Calédonie, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) reprend, lui aussi, l’héritage du FLN algérien. Fondé en 1984, il porte la revendication d’une Kanaky libre, affranchie de la tutelle coloniale.
Trois référendums successifs ont vu une majorité relative refuser l’indépendance, mais dans un contexte contesté, marqué par l’abstention massive des indépendantistes lors du dernier scrutin. Aujourd’hui, le FLNKS rejette le nouvel accord proposé par Paris, accusé de figer la domination française et d’effacer la souveraineté kanak.
La leçon algérienne
En 1962, l’Algérie a arraché son indépendance au prix de huit années de guerre et d’1,500.000 morts. Ce précédent hante toujours l’État français, qui redoute qu’un jour la Corse ou la Kanaky suivent la même voie. Les méthodes changent, mais la logique coloniale demeure : contrôle militaire, verrouillage institutionnel, marginalisation économique.
Un empire qui ne dit pas son nom
Qu’il s’agisse des montagnes corses ou des lagons kanaks, le message des peuples est le même : la liberté ne se négocie pas à Paris, elle se conquiert sur le terrain.
Et si l’Algérie a pu briser ses chaînes, pourquoi pas la Corse et la Kanaky ?
L’histoire, souvent, finit par donner raison aux peuples debout.