À Bruxelles, les indépendantistes rifains réaffirment leur volonté de créer une République

Une nouvelle fois, la diaspora rifaine a fait entendre sa voix au cœur de l’Europe ce 20 septembre 2025. Fidèles à ce rendez-vous annuel, les indépendantistes rifains en exil se sont rassemblés à Bruxelles pour proclamer haut et fort leur droit à l’autodétermination et réaffirmer leur volonté de bâtir une république indépendante. Drapés de leurs couleurs et portés par la ferveur de leurs slogans en amazigh et en néerlandais, ils ont dénoncé le royaume du Maroc, qualifié de « dictature », et exigé la libération immédiate des centaines de prisonniers rifains détenus par Rabat.

Une république proclamée malgré le déni de Rabat

C’est à Bruxelles, en 2023, que le Parti National du Rif (PNR) avait proclamé symboliquement la « République du Rif ». Depuis, le mouvement ne cesse de renforcer sa légitimité internationale. Une représentation a été ouverte à Alger, et les rencontres se multiplient : en novembre 2024, une grande conférence tenue à Alger avait rassemblé des représentants africains et le Front Polisario, appelant à reconnaître le Rif comme un territoire occupé. Quelques mois plus tard, en mai 2025, la diaspora rifaine s’était réunie à Utrecht, aux Pays-Bas, confirmant que l’exil ne fait qu’élargir les horizons de ce combat.

Méfiance envers la presse, confiance dans la cause

À Bruxelles, les militants n’ont pas caché leur méfiance vis-à-vis de la presse, craignant la surveillance du « Makhzen ». Certains ont même demandé si nous étions des envoyés du régime. Mais Yuba El Ghadioui, président du PNR, a désamorcé la tension d’un large sourire : « Ils sont là pour informer », a-t-il assuré, rappelant que la vérité doit franchir les frontières et que la presse indépendante est une alliée indispensable dans ce combat pour la liberté.

Le Rif, terre d’histoire et de résistance

Le Rif, région montagneuse située au nord du Maroc, bordée par la Méditerranée et riche d’une histoire de luttes, n’est pas un territoire comme les autres. En 1921, Abdelkrim El Khattabi y avait instauré la République du Rif, défiant les puissances coloniales de l’époque. Un siècle plus tard, ses héritiers spirituels entendent raviver cet héritage de dignité et d’indépendance.

Aujourd’hui, malgré l’intégration administrative forcée du Rif dans trois régions marocaines, les militants rappellent que la légitimité historique et culturelle du Rif n’a jamais été effacée. « La république du Rif n’a jamais fait partie du Maroc », répète Yuba El Ghadioui, dénonçant un système colonial qui continue d’opprimer les siens.

Un combat qui dépasse les frontières

Faute d’espace politique au Rif, où la répression étouffe toute contestation, la bataille se joue désormais sur la scène internationale. Soutenus par une diaspora dynamique et par certains alliés diplomatiques, les indépendantistes rifains poursuivent leur offensive politique depuis l’Europe et l’Afrique du Nord.

À Bruxelles, Alger, Utrecht et ailleurs, la cause rifaine se diffuse et se consolide. Face au silence de Rabat et à la brutalité d’un régime accusé d’écraser toute dissidence, les voix rifaines refusent de s’éteindre. Leur message est clair : la lutte pour une république du Rif est vivante, et elle continuera jusqu’à ce que justice et liberté soient rendues à leur peuple.

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