Commémoration du 70ᵉ anniversaire de la révolution algérienne : une cérémonie émouvante à Bruxelles

Pour rappel, la Communauté algérienne de Belgique, qui compte environ 50 000 membres, s’est constituée à travers trois grandes vagues migratoires. Dans les années 1960, les premiers immigrés se sont installés en Wallonie pour travailler dans les mines de charbon. Durant les années 1990, une seconde vague est arrivée, composée de demandeurs d’asile fuyant la décennie noire et le terrorisme islamiste en Algérie. Enfin, les années 2000 et 2010 ont vu des arrivées plus ponctuelles, souvent motivées par la recherche de meilleures opportunités face aux difficultés économiques et sociales sous les 4 mandats de Bouteflika.

En parallèle, dès les années 1980, de nombreux étudiants algériens, boursiers ou non, sont venus en Belgique pour poursuivre des études universitaires et postuniversitaires. Certains se sont installés définitivement, en raison des troubles et de l’instabilité dans leur pays d’origine, tandis que d’autres ont saisi des opportunités professionnelles qui les ont conduits à s’établir durablement en Belgique.

L’événement a été rehaussé par une initiative remarquable : la participation de Nicole de Moor, secrétaire d’État belge à l’Asile et la Migration. Dans son allocution, elle a mis en lumière les liens historiques profonds entre la Belgique et l’Algérie, en évoquant notamment le courage exemplaire de nombreux Belges ayant soutenu la lutte pour l’indépendance algérienne. Soulignant ici  l’action déterminante du célèbre réseau Janson, qui a permis à des militants du FLN de traverser les frontières franco-belges, leur offrant refuge et assistance, souvent au péril de la vie de ces bienfaiteurs. La présence de l’ambassadeur d’Algérie, SEM Abdelhamid Bencherif, a également marqué cette cérémonie inédite. Elle reflète l’influence croissante de l’Algérie sur la scène diplomatique, dans une ville stratégique comme Bruxelles, capitale du Royaume de Belgique, siège de l’Union européenne, et abritant l’OTAN, pilier de l’alliance militaire transatlantique.

Le moment fort de la cérémonie fut la remise d’un prix honorifique par le Consul Général, Moncef Mansri,  à deux anciens combattants résidant à Charleroi : Fatiha Amrous et Abdelhamid Chaoui. Fatiha Amrous, qui n’avait que 10 ans à l’époque, servait de messagère pour le FLN dans la région de Chlef, à l’ouest de l’Algérie. Bravant tous les dangers, elle transportait des messages essentiels destinés aux Moudjahidines. Quant à Abdelhamid Chaoui, également distingué, il incarne un exemple poignant de dévouement et de lutte pour la liberté.

Pour clore cet événement empreint d’histoire et d’émotions, le Consulat Général a invité les convives à savourer des mets traditionnels algériens, symboles d’une culture riche et chaleureuse. Cette célébration, empreinte de mémoire et d’espoir, a non seulement rendu hommage aux sacrifices du passé, mais également renforcé les liens entre l’Algérie et la Belgique, deux nations unies par une histoire partagée et des valeurs communes.