Compte bancaire de Viva Salud fermé sans préavis par BNP Paribas Fortis: Rassemblement le 10 octobre
L’ONG belge Viva Salud, active dans la promotion de la santé et des droits humains à l’international, a vu ses comptes bancaires fermés sans préavis par BNP Paribas Fortis. Un coup dur pour l’organisation, qui se retrouve brutalement coupée de ses donateurs et donatrices, mettant en péril non seulement sa propre survie, mais aussi les projets de solidarité internationale qu’elle soutient aux Philippines, en République démocratique du Congo et en Palestine. Depuis cet incident, Viva Salud n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme quant à la multiplication de telles pratiques dans le monde associatif.
Le cas de Viva Salud montre une réalité plus préoccupante
Historiquement, les banques ont toujours été perçues comme des partenaires essentiels pour le développement des associations et des ONG. Elles sont un maillon clé permettant aux organisations de recevoir des dons, de gérer leurs finances et de maintenir des projets humanitaires à travers le monde. Cependant, le cas de Viva Salud montre une réalité plus préoccupante : certaines associations se voient empêchées d’ouvrir un compte, tandis que d’autres subissent la fermeture brutale et injustifiée de leurs comptes, sans explication formelle.
La fédération bancaire belge, Febelfin, a confirmé qu’une banque a effectivement le droit de mettre unilatéralement fin à sa relation avec un client sans avoir à fournir d’explications. « Il y a généralement un soupçon de fraude ou de blanchiment d’argent », a précisé l’organisation. Or, pour Viva Salud, cette justification semble peu plausible dans leur cas. Selon eux, d’autres raisons, non révélées, se cacheraient derrière cette décision radicale.
Un lien avec le soutien à la Palestine ?
Une hypothèse semble toutefois se dessiner : l’engagement de Viva Salud en Palestine. L’ONG soutient des organisations locales de santé dans les territoires occupés, et a, par le passé, dénoncé publiquement le financement par BNP Paribas Fortis de colonies illégales israéliennes, en violation du droit international. Il est légitime de se demander si ces prises de position ne seraient pas à l’origine de la fermeture des comptes de Viva Salud. Pourtant, l’organisation n’a toujours pas reçu de réponse claire de la banque, et reste dans l’incertitude totale quant aux véritables raisons de cette rupture.
Une tendance inquiétante pour le monde associatif
Ce cas n’est malheureusement pas isolé. De plus en plus d’organisations de la société civile rapportent des difficultés à entretenir des relations bancaires. Certaines se voient refusées l’ouverture de comptes, d’autres constatent la fermeture de leurs comptes sans explication, entravant gravement leur capacité à fonctionner. Le monde associatif, qui repose sur la confiance et la solidarité internationale, est aujourd’hui menacé par ces pratiques.
La fermeture des comptes de Viva Salud par BNP Paribas Fortis pourrait bien être révélatrice d’un phénomène plus large, où certaines associations, en fonction de leur positionnement politique ou de leurs engagements internationaux, pourraient se voir sanctionnées financièrement.
Viva Salud contre-attaque
Face à cette situation, Viva Salud ne compte pas rester silencieuse. L’organisation a décidé de porter plainte contre BNP Paribas Fortis, et appelle à un rassemblement de soutien ce jeudi 10 octobre à 8h30, au coin de la place Poelaert et de la rue aux Laines à Bruxelles. Lors de cet événement, des discours seront prononcés par Viva Salud et leurs avocates du Progress Lawyers Network, pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une attaque contre la liberté associative et la solidarité internationale.
La fermeture des comptes de Viva Salud par BNP Paribas Fortis soulève des questions fondamentales sur le rôle des banques dans la société. Au-delà du simple aspect financier, c’est un enjeu de démocratie, de transparence et de respect des droits humains qui se joue. Pour les associations, les ONG et leurs donateurs, il est impératif que des garanties soient mises en place pour protéger la liberté d’action du secteur associatif, sans quoi, c’est la solidarité internationale elle-même qui risque d’en pâtir.