Dossier : La Russie intensifie sa guerre hybride contre l’OTAN : l’Europe sous pression

La Russie a franchi une nouvelle étape dans sa guerre hybride contre l’OTAN. Selon l’analyse de Francesco D’Arrigo, directeur de l’Institut Niccolò Machiavelli en Italie, Moscou exploite les divisions transatlantiques nées du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pour affaiblir la cohésion occidentale.

Les signes d’escalade se multiplient : violations d’espace aérien, cyberattaques, campagnes de désinformation, brouillages GPS et manœuvres navales à la limite de la collision en mer Baltique. Autant d’actions destinées à semer le doute et la discorde au sein des alliés.

Une “nouvelle forme de guerre” selon Varsovie et Berlin

Les dirigeants européens haussent le ton. Le Premier ministre polonais Donald Tusk et le chancelier allemand Friedrich Merz accusent le Kremlin de mener « une nouvelle forme de guerre » visant à déstabiliser l’Europe sans tirer un coup de feu.

Les services danois confirment cette tendance, évoquant des tactiques russes de « coercition et de perturbation », menées juste en dessous du seuil du conflit armé. La mer Baltique devient un point chaud : les navires fantômes russes croisent à proximité des câbles sous-marins vitaux pour les communications européennes.

Les renseignements allemands tirent la sonnette d’alarme

À Berlin, le président du Service fédéral de renseignement (BND), Martin Jäger, avertit : « La Russie est prête à un conflit militaire direct avec l’OTAN, et cette menace pourrait se concrétiser avant 2029. »

Selon lui, le Kremlin croit avoir une fenêtre d’opportunité pour étendre son influence vers l’ouest et rendre l’Europe dépendante de Moscou.

Les récents incidents — incursions de drones russes en Pologne, violations de l’espace aérien estonien, sabotages et cyberattaques en Allemagne — confirment cette inquiétante montée en puissance.

Vers une “paix glaciale”

Pour de nombreux observateurs, le continent entre dans une phase de “paix glaciale” : une stabilité fragile qui peut à tout moment dégénérer. La Russie, disent-ils, n’a pas oublié les logiques de la guerre froide.

Mais cette fois, le champ de bataille est hybride : il se joue autant dans les airs et sur mer que dans le cyberespace et les opinions publiques.

L’unité européenne à l’épreuve

Face à cette menace diffuse, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen appelle à une union stratégique entre l’UE et l’OTAN.

Elle avertit : « Seule une Europe unie et résiliente pourra dissuader la Russie et défendre ses valeurs démocratiques. »

Mais les fissures persistent. Entre les doutes américains, les divisions internes en Europe et la montée des partis populistes, la cohésion de l’Occident reste fragile — un terrain idéal pour la stratégie russe du “chaos contrôlé”.

Une guerre de l’ombre

Dans cette confrontation sans déclaration officielle, l’information est devenue une arme. Moscou mise sur la désinformation, l’intimidation et l’instabilité pour éroder la confiance au sein des démocraties.

Le défi pour l’Europe est clair : rester soudée, renforcer sa défense et protéger ses sociétés d’une guerre où la frontière entre paix et conflit s’efface un peu plus chaque jour.

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