Et si l’Algérie redevenait la Numidie ? Un nom, une fierté, une renaissance

Depuis quelques années, une idée revient avec insistance dans certains cercles intellectuels et culturels en Algérie : rebaptiser le pays Numidie.

Un geste symbolique, mais fort, qui porterait un message clair à ceux — notamment parmi l’extrême droite française — qui prétendent que l’État algérien serait une « invention » coloniale.

L’histoire démontre le contraire : le territoire et ses peuples possèdent des millénaires de continuité historique, enracinés dans les cultures amazighes, puniques, romaines, arabes et ottomanes.

Origine du nom “Algérie”

Le nom actuel a été francisé par l’administration coloniale, mais existait bien avant : dérivé d’Al-Dzair, nom amazigh et arabe d’Alger, issu de la dynastie ziride — les Dziri, les gens d’Alger.

Encore aujourd’hui, les habitants se désignent en dialecte comme el Dziriyyine, témoignant d’un lien direct avec cette origine antérieure à la colonisation.

La Numidie, un royaume qui parlait au monde

Redevenir Numidie, c’est renouer avec l’époque où le territoire brillait sur la scène méditerranéenne.

Celle des rois Massinissa et Jugurtha, diplomates et stratèges, capables de résister à Carthage puis de dialoguer avec Rome.

Celle des reines guerrières, des chefs de tribus, et plus tard, des figures de l’Empire romain issues de ces terres : l’empereur Septime Sévère, l’empereur Macrin de Cherchell, des philosophes et juristes renommés.

Celle enfin de Saint Augustin, fils de Sainte Monique, tous deux nés à Tagaste, l’actuelle Souk Ahras, dans l’est algérien, dont la pensée marque encore la philosophie mondiale.

Un moment propice

Le contexte actuel rend cette réflexion pertinente.

En France, l’extrême droite cherche à réécrire l’histoire et à minimiser la profondeur temporelle de l’Algérie.

En Algérie, la redécouverte et la valorisation des origines amazighes gagnent en importance.

Le président Abdelmadjid Tebboune a récemment été reçu au Vatican par le pape Léon XIV, qui se définit comme fils spirituel de Saint Augustin, figure majeure issue de ces terres.

La Méditerranée, mer commune

Changer de nom ne serait pas un repli, mais une réinscription dans l’histoire méditerranéenne.

Cette mer, la mare nostrum, fut un espace d’échanges, de culture et de puissance.

Aujourd’hui, les relations entre l’Algérie et l’Italie connaissent un dynamisme remarquable, rappelant les liens anciens entre les deux rives.

Adopter à nouveau le nom de Numidie serait aussi un signe adressé au monde : cette nation existait avant les cartes modernes et continuera d’exister après.

Être Numidien au XXIᵉ siècle

Ce choix ne relèverait pas de la nostalgie, mais d’une affirmation claire d’identité.

Être Numidien ou Numidienne signifie hériter d’un royaume millénaire, carrefour de civilisations reliant l’Afrique, l’Europe et le monde arabe.

Et sur les documents officiels, le nom pourrait être :

République Numidienne Démocratique et Populaire!

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