Fact-checking : les rédactions belges francophones à la traîne tandis que Meta rebat les cartes

Dans son numéro 265, le bimensuel « Journalistes » de l’association des journalistes professionnels, met en lumière le retard des rédactions belges francophones en matière de fact-checking, alors que cette pratique se stabilise à l’échelle mondiale. Malgré son importance croissante dans la lutte contre la désinformation, le fact-checking reste un défi en raison de son coût et du manque d’engagement de certaines rédactions.

Après une forte croissance du nombre de fact-checkers depuis 2008, le secteur semble stagner depuis 2020. La stabilisation est due à plusieurs facteurs, notamment l’intégration du fact-checking dans les pratiques journalistiques et la pérennité des acteurs existants. Toutefois, des écarts subsistent entre les régions du monde : en Europe et en Amérique du Sud, la pratique a progressé jusqu’en 2020 avant de ralentir, tandis qu’elle peine encore à s’imposer en Amérique du Nord.

Le Duke Reporters’ Lab souligne un retard des rédactions francophones belges en matière de fact-checking, contrairement à certaines initiatives comme celle de la RTBF. En cause : un manque d’investissement, une méconnaissance du rôle du fact-checking et une confusion avec le journalisme classique. Certains journalistes voient encore cette pratique comme une simple vérification des faits, alors qu’elle nécessite une approche plus rigoureuse et méthodique.

Le 7 janvier, Mark Zuckerberg a annoncé que Meta allait mettre fin à son programme de fact-checking lancé en 2016. Cette décision pourrait accentuer la propagation de la désinformation sur les plateformes du groupe (Facebook, Instagram, WhatsApp). Ce retrait est perçu par certains comme une manière pour Meta de se conformer aux attentes de la droite américaine, qui critique souvent le fact-checking comme un outil de censure.

Le fact-checking est un enjeu crucial pour contrer la désinformation, mais il reste sous-financé et mal compris en Belgique francophone. Le désengagement de Meta risque d’aggraver la situation en limitant les efforts de vérification sur les réseaux sociaux.

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