Karim Zéribi, la voix qu’on veut faire taire

Dans un paysage médiatique français de plus en plus dominé par le vacarme et les postures, Karim Zéribi fait figure d’exception. Ancien eurodéputé, chroniqueur, homme de convictions, il est l’un des rares à incarner cette double appartenance — française et algérienne — non pas comme une contradiction, mais comme une richesse.
Et c’est précisément pour cela qu’il dérange.
Parce qu’il dit son amour de la France et de l’Algérie, parce qu’il refuse de céder aux caricatures, parce qu’il ose rappeler que l’histoire commune entre les deux peuples mérite respect et vérité, certains médias se sont fait une spécialité de l’attaquer. Ils le soupçonnent, le déforment, le traquent pour ses moindres propos, au point de l’accuser de complaisance envers Alger, de ne pas dénoncer assez fort, ou pas assez vite, telle ou telle décision politique.
Mais qui peut nier sa modération, sa prudence, son sens de la justice ? Qui peut contester que, dans un climat empoisonné où chaque mot devient une arme, il reste l’un des derniers à vouloir bâtir des ponts plutôt que d’ériger des murs ?
Oui, Karim Zéribi dérange. Parce qu’il défend la cause palestinienne quand d’autres préfèrent détourner le regard. Parce qu’il rappelle la contribution des médecins et travailleurs algériens à la société française. Parce qu’il assume, haut et fort, de vouloir rassembler.
À l’heure où la tentation du repli gagne les deux rives, la France devrait protéger des voix comme la sienne. Au lieu de cela, certains médias extrémistes en font un « homme à abattre ». Comme si la paix, la nuance et le dialogue devenaient désormais suspects.
Mais qu’ils se trompent lourdement. Karim Zéribi n’est pas une menace. Il est un trait d’union. Et si l’on choisit d’éteindre de telles voix, c’est notre démocratie elle-même que l’on appauvrit.