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Suspendue par la BBC, une journaliste libanaise livre un témoignage poignant à Bruxelles

Aujourd’hui s’est tenu à Bruxelles, au siège du Fonds Européen pour la Démocratie (Fedem) connu également sous son acronyme anglais EED, European Endowment for Democracy, un petit-déjeuner qui a réuni des journalistes venus spécialement du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Europe. Cet événement a offert une plateforme unique pour partager expériences, défis et idées, mettant en lumière les réalités complexes et souvent dangereuses auxquelles sont confrontés les journalistes dans le monde d’aujourd’hui.

Au cœur de cet événement, le témoignage poignant de Nada Abdelsamad, une journaliste libanaise, a captivé l’audience. Anciennement rédactrice en chef du bureau de la BBC à Beyrouth, Nada a été plongée dans une tempête médiatique en octobre 2023, suite à un simple retweet.

Nada Abdelsamad au siège du FEDEM à Bruxelles.

Le retweet de Nada, reçu d’un de ses confères du journal qatari « Asharq » informant sur une attaque de la résistance de Gaza contre Israël, a déclenché une série de réactions inattendues. La BBC a choisi de suspendre Nada de ses fonctions, alléguant qu’elle n’avait pas respecté la ligne éditoriale de la chaîne. Malgré son argument selon lequel elle n’avait fait que partager une information sans prendre position, Nada s’est retrouvée sous le feu des critiques et des investigations.

Elle a été profondément déçue par la réaction de la BBC, estimant qu’elle avait été injustement ciblée car la chaîne n’avait pas eu l’opportunité de vérifier l’information.

Nada s’est sentie choquée et délaissée en se défendant que pour elle, elle n’a rien fait de mal puisque, elle n’a pris aucune position, n’a émis aucun commentaire et a juste retweeté le tweet initial.

Cette suspension a entraîné une cascade de réactions dans la presse britannique, comme le Sun, le Daily mail, le Times et Sunday Times et même les médias britanniques en ligne, tous ont publié le nom et la photo de la journaliste libanaise sans concerter l’intéressée.

Photo Atipik au siège du FEDEM à Bruxelles.

Cependant, dans l’adversité, Nada a trouvé une nouvelle voie. Elle a lancé son propre podcast, « Watara », où elle informe sur la situation au Proche-Orient et dans le monde. Bien que le podcast soit actuellement en arabe, Nada aspire à le développer en anglais, en français et en espagnol. Son déplacement à Bruxelles lui offre l’opportunité de rencontrer des donateurs et des partenaires potentiels pour concrétiser cette ambition.

Le récit de Nada illustre d’une part le pouvoir de la résilience face à l’adversité et d’autre part la limite entre la liberté et le contrôle de la presse.

Malgré les obstacles rencontrés dans sa carrière, Nada Abdelsamad a su se relever et trouver une nouvelle voie pour partager son engagement envers le journalisme et la vérité. Son histoire inspire et rappelle que même dans les moments les plus sombres, il y a toujours une opportunité de se réinventer et de faire entendre sa voix.

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