Symphonie méditerranéenne : l’Algérie éternelle entre le pape Léon XIV et la paix universelle

Une audience chargée de sens

Le jeudi 24 juillet 2025, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a été reçu en audience solennelle par le pape Léon XIV au Palais apostolique du Vatican. Cette rencontre, chargée de symboles et d’histoire, marque un tournant dans les relations diplomatiques entre l’Algérie et le Saint-Siège.

Parmi les cadeaux échangés, le président Tebboune a remis au souverain pontife un objet d’une valeur inestimable : un rameau d’olivier authentique ayant appartenu à Saint Augustin, originaire de Taghaste — l’actuelle Souk Ahras. Ce rameau, véritable témoin du christianisme africain ancien, est un symbole puissant de paix, d’enracinement spirituel et de mémoire partagée. D’autres présents ont été remis par le président algérien, et le pape lui a offert à son tour plusieurs objets, dans un geste de réciprocité hautement symbolique.

Une portée spirituelle et géopolitique

Au-delà du protocole, cette visite incarne la volonté de l’Algérie d’approfondir le dialogue interreligieux et de se positionner comme acteur pacificateur sur la scène méditerranéenne et internationale. Les échanges ont porté sur la situation des communautés chrétiennes en Algérie, la fraternité interreligieuse, ainsi que les grands défis du monde contemporain : climat, paix, migrations.

Le fait que Léon XIV soit lui-même le premier pape augustinien depuis des siècles donne à cette rencontre une résonance particulière, liant le Maghreb chrétien du IVe siècle à l’universalité de l’Église au XXIe siècle.

L’Algérie millénaire et fière

L’histoire de l’Algérie ne commence pas en 1830 avec l’invasion française. Elle plonge ses racines dans les millénaires : royaumes berbères, Numidie, Rome, christianisme africain, islam, dynasties médiévales, régence ottomane. Elle fut le berceau de Saint Augustin, l’un des plus grands penseurs du christianisme, évêque d’Hippone, aujourd’hui Annaba , philosophe et théologien majeur dont l’héritage irrigue encore l’Occident chrétien.

L’Algérie n’est pas un pays né d’une colonisation, mais une civilisation ancienne que la colonisation a tenté d’effacer ou de réduire à un simple appendice français. Ce que Paris n’a jamais pardonné à l’Algérie indépendante, c’est de se tenir debout et souveraine, loin des caricatures coloniales.

Une presse française discréditée

Plusieurs médias français — notamment ceux de l’empire Bolloré — ont commenté avec amertume les images du président Tebboune en Italie et au Vatican. Certains ont même parlé de “scènes douloureuses pour la France”, trahissant un malaise profond devant l’émergence d’un nouveau pôle de dialogue Sud-Nord où la France semble désormais marginalisée.

Ces commentaires révèlent l’échec d’une diplomatie arrogante, souvent relayée par des chaînes extrémistes et verticales, qui ont cherché à imposer au monde francophone une seule vision, un seul récit. Mais celui qui sème le vent récolte la tempête : la France récolte aujourd’hui les fruits de décennies de paternalisme, d’ingérence et de dédain.

Atipik TV : une francophonie libre, horizontale et assumée

Dans ce paysage médiatique saturé de récits franco-centrés, Atipik TV, télévision belge francophone internationale, propose une alternative éditoriale. Basée à Bruxelles, elle se veut horizontale, indépendante et respectueuse des téléspectateurs du Nord comme du Sud. Loin de la verticalité imposée par TV5 Monde, France 24 ou RFI, Atipik donne la parole aux marges, aux invisibles, aux voix plurielles.

La Belgique, petit pays par sa taille mais grand par ses amitiés avec le Sud, le montre encore à travers la récente visite à Alger du ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot. Un déplacement qui pourrait être suivi d’une visite du ministre algérien Ahmed Attaf à Bruxelles. C’est depuis cette capitale européenne qu’Atipik ambitionne de rééquilibrer les récits et d’incarner une autre francophonie, inclusive, multiculturelle, non impériale.

Vers une visite papale en Algérie ?

L’idée d’une visite du pape Léon XIV en Algérie prend de l’ampleur. Elle ne serait pas seulement historique : elle serait symbolique, spirituelle, géopolitique et touristique. Elle mettrait en lumière un patrimoine chrétien riche et respecté, bien souvent méconnu à l’international.

Parmi les lieux emblématiques : la Basilique Saint-Augustin à Annaba, l’antique Hippone, Notre-Dame d’Afrique à Alger, joyau surplombant la mer, et le Tombeau de la Chrétienne à Tipaza, monument antique en cours de restauration, témoignage exceptionnel de la chrétienté préislamique.

Contrairement à une image déformée à l’extérieur, l’Algérie compte aujourd’hui une centaine d’églises, toutes fonctionnelles, où les chrétiens pratiquent librement leur foi, dans le respect de la loi et du pluralisme.

Une visite du pape serait un acte fort, qui confirmerait le rôle de l’Algérie comme carrefour de dialogue et de spiritualité.

Abdelmadjid Tebboune, un président d’équilibre et de souveraineté

Abdelmadjid Tebboune apparaît désormais comme un chef d’État ferme dans la souveraineté, mais ouvert dans le dialogue. Il tisse des partenariats, bâtit des ponts, réconcilie des mémoires. Il ne cherche ni les postures ni la confrontation. Mais il sait dire non, poser des limites, et affirmer une vision du monde où l’Algérie n’est ni un vassal, ni un objet diplomatique, mais un sujet politique à part entière.

Grâce à une diplomatie apaisée mais vigilante, cette Algérie millénaire retrouve sa centralité dans la Méditerranée, son respect sur la scène internationale, et son unité intérieure dans la diversité.

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