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Un nouveau bloc maghrébin émerge : Algérie, Tunisie et Libye s’allient

La scène politique du Maghreb connaît un bouleversement majeur alors que la Tunisie, l’Algérie et la Libye annoncent la formation d’un nouveau bloc régional. Cette initiative, portée par les présidents Abdelmadjid Tebboune, Kais Saïed et Mohamed Younes Menfi, vise à renforcer la coopération entre ces pays frères, dans un contexte marqué par le sommeil prolongé de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).

Sur invitation du président tunisien Kais Saïed, les dirigeants des trois nations se réuniront le lundi 22 avril 2024 à Tunis pour la première réunion consultative, jetant ainsi les bases d’une entité politique et économique régionale. Cette démarche n’exclut pas le Maroc et la Mauritanie qui peuvent à tout moment rejoindre la tripartite laquelle souligne l’ambition de ce nouveau bloc de dynamiser le Maghreb dans une première étape sans l’implication des anciens partenaires de l’UMA.

Le président Saïed a exprimé sa vision d’une rencontre tripartite régulière, se tenant tous les trois mois, afin d’unifier les efforts et de relever les défis communs en matière économique et sécuritaire. Cette initiative trouve ses racines dans les discussions préliminaires tenues en marge d’un sommet sur le gaz à Alger début mars, où les trois chefs d’État ont convenu de la nécessité d’une action conjointe pour le bien-être de leurs peuples respectifs.

Bien que cette nouvelle alliance soit perçue par certains comme une alternative à l’UMA, en sommeil depuis de nombreuses années, les leaders insistent sur le fait qu’elle n’est dirigée contre aucun autre État. Le président algérien A. Tebboune a souligné lors d’une récente interview télévisée que la porte restait ouverte aux pays de la région et aux voisins de l’ouest, évoquant ainsi une approche inclusive et collaborative.

Cependant, l’histoire complexe des relations régionales du Maghreb ne peut être ignorée. Fondée en 1989 avec l’ambition de reproduire le modèle européen, l’UMA a rapidement stagné en raison des tensions persistantes entre le Maroc et l’Algérie. Le Sahara occidental, considéré par l’ONU comme un territoire non autonome, demeure l’un des principaux points de friction entre les deux pays, illustrant les défis politiques et territoriaux auxquels la région est confrontée. De plus, un autre dossier majeur s’est ajouté : celui de la normalisation des relations avec Israël. Alors que le Maroc et la Mauritanie ont normalisé leurs relations avec Israël, l’Algérie, la Tunisie et la Libye partagent le principe de « la Terre contre la Paix ». En d’autres termes, ils refusent toute normalisation avec l’État hébreu avant la reconnaissance et l’indépendance de l’État palestinien, avec Jérusalem-Est comme capitale, sur la base des frontières de 1967.

Ce nouveau bloc, bien qu’encourageant sur le plan de la coopération régionale, devra naviguer avec prudence dans un paysage politique complexe et parfois conflictuel. Néanmoins, l’engagement des trois dirigeants tunisien, algérien et libyen à travailler ensemble pour le bien-être de leurs peuples offre une lueur d’espoir pour un Maghreb uni et prospère.

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