Une Algérie apaisée et forte : Le Président Tebboune trace un nouveau cap
Dans sa première rencontre avec la presse algérienne après sa réélection pour un second et dernier mandat le 7 septembre dernier, le Président Abdelmadjid Tebboune a tracé les grandes lignes de ses priorités pour les prochaines cinq années. Au cœur de ses propos, un message de paix, de stabilité et de renouveau pour une Algérie ambitieuse, tant sur le plan interne qu’international.
Une transition gouvernementale mesurée
En abordant la politique intérieure, le Président Tebboune a affirmé qu’il entend prendre le temps nécessaire avant de former un nouveau gouvernement, en mettant l’accent sur la compétence. Certains ministres actuels, jugés performants, pourraient conserver leurs postes, tandis que d’autres seront remplacés par des figures plus aptes à relever les défis futurs. Cette approche prudente et réfléchie témoigne de sa volonté de garantir la continuité et l’efficacité des réformes entamées lors de son premier mandat.
Vers une Algérie numérique et moderne
Sur le plan économique, Tebboune a réitéré sa détermination à poursuivre les réformes stratégiques axées sur la numérisation, le développement de l’agriculture et des nouvelles technologies, ainsi que la lutte acharnée contre la corruption. Il a évoqué la nécessité de protéger la production nationale, tout en rappelant que la « Isaba », cette mafia qui gangrénait l’économie, est en grande partie éradiquée, bien que ses ramifications soient encore présentes. Dans cette lutte pour une Algérie plus transparente et plus juste, il a souligné l’importance d’un dialogue permanent, pour que la démocratie prenne racine dans un contexte économique stable.
Une démocratie en construction
Pour la première fois, le Président a parlé ouvertement et longuement d’un projet de démocratie en Algérie. Selon lui, une démocratie véritable ne peut émerger que sur les bases d’une économie solide et respectueuse des institutions. Il a exprimé sa vision d’un État moderne où le dialogue est central et a annoncé la révision de certaines lois pour jeter les bases d’une démocratie forte et crédible. La République algérienne, selon Tebboune, est et restera une République sociale, fidèle à ses fondements historiques.
Sur la scène internationale : Une Algérie affirmée
Le Président s’est également exprimé sur plusieurs enjeux internationaux. Concernant l’adhésion de l’Algérie aux BRICS, il a noté que les critères de sélection restaient flous, mais a affirmé que l’Algérie, en tant que membre de la banque des BRICS, continue de s’affirmer comme un pays émergent et résilient.
Sur le Proche-Orient, Tebboune a dénoncé les violations du droit international, avertissant que l’absence d’une solution juste pourrait conduire à un embrasement généralisé. Il a appelé à une refonte des institutions internationales, notamment le Conseil de sécurité de l’ONU, pour qu’elles deviennent plus représentatives et justes.
En ce qui concerne la Ligue arabe, le Président Tebboune a souligné l’importance de relancer ses agences, notamment le Fonds arabe, tout en déplorant la fragmentation des actions des États arabes, souvent menées de manière individuelle et désordonnée. En parallèle, il a exprimé des critiques à l’égard de l’Union africaine (UA), affirmant que l’organisation tend à se perdre dans des détails futiles, éloignant ainsi les pays africains des véritables priorités et objectifs communs. Il a appelé à une réorientation des efforts de l’UA vers des actions concrètes et une meilleure cohésion continentale.
Une Position inflexible sur le Sahara Occidental
Sur la question du Sahara Occidental, le Président Tebboune a réaffirmé la position constante de l’Algérie en faveur du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions de l’ONU. Il a clairement indiqué que la proposition d’autonomie pour le Sahara Occidental, souvent attribuée au Maroc, trouve en réalité ses origines en France, un pays membre permanent du Conseil de sécurité. Tebboune a insisté sur la responsabilité de la France, en tant que puissance internationale, à respecter les lois et résolutions des Nations Unies, et à contribuer véritablement à la paix mondiale. Le président a souligné que l’Algérie, fidèle à ses principes, continuera de soutenir les droits des peuples opprimés, tout en maintenant une position de cohérence et de logique dans ses engagements diplomatiques.
Une position ferme et équilibrée sur les relations avec la France et l’Europe
Sur la question des relations avec la France, le Président Tebboune a adopté une position résolue, exigeant la reconnaissance des vérités historiques, en particulier concernant le génocide colonial perpétré en Algérie. Bien qu’il aspire à une relation apaisée et équilibrée avec la France, il a mis en garde contre l’influence néfaste d’une minorité en France, qu’il accuse de nourrir la haine et d’essayer de saboter ces relations. Tebboune a également insisté sur la nécessité pour la France de faire face à son passé, notamment en prenant des mesures concrètes, telles que le nettoyage des sites contaminés par les essais nucléaires français dans le sud algérien, où les populations continuent de souffrir des conséquences de ces actions.
En ce qui concerne une éventuelle visite d’État en France, il a répondu avec la phrase célèbre : « Je n’irai pas à Canossa », le Président Tebboune signifie qu’il ne compte pas s’humilier ni se soumettre aux exigences ou pressions de la France, et qu’il maintiendra une position ferme et digne dans les relations franco-algériennes.
Par rapport à l’Union européenne, il a mis en avant la nécessité de réévaluer les accords d’association paraphés en 2001 et mis en vigueur en 2005, soulignant que l’Algérie d’aujourd’hui est bien différente de celle d’il y a deux décennies. Cette réévaluation, qui débutera en 2025, vise à mieux refléter le potentiel économique de l’Algérie, notamment en matière d’exportations hors hydrocarbures.
Une politique énergétique visionnaire
Tebboune a également évoqué le projet stratégique du gazoduc Nigéria-Niger-Algérie, Europe, un projet qu’il considère essentiel pour l’avenir énergétique de l’Europe. Ce pipeline, selon lui, permettra de sécuriser les approvisionnements tout en consolidant la position de l’Algérie en tant qu’acteur clé sur le marché mondial de l’énergie.
Une Algérie solidaire, apaisée et résolue
Dans l’ensemble, le discours du Président Tebboune reflète une vision claire et pragmatique pour l’avenir de l’Algérie. Sa volonté de renforcer la souveraineté économique, d’instaurer une véritable démocratie, tout en s’affirmant sur la scène internationale, témoigne de son engagement à construire une Algérie apaisée et prospère.
En cette nouvelle phase de son mandat, le Président envoie un message fort : l’Algérie est prête à relever les défis de demain, avec un leadership fondé sur le dialogue, la justice et la coopération internationale. C’est une Algérie en marche vers un avenir serein, résolument tournée vers le progrès et la paix.