Mayotte interpelle la République : peut-on encore ignorer l’autre visage de la France ?
Mayotte, souvent reléguée aux marges des préoccupations nationales, fait face à une crise structurelle et humanitaire sans précédent. Alors que la France se revendique grande puissance mondiale, ce département français subit des conditions dignes des régions les plus démunies : accès insuffisant à l’eau potable, pauvreté alarmante, infrastructures vétustes et taux d’analphabétisme élevé.
Un an après « la crise de l’eau » de 2023, la situation reste préoccupante. Les Mahorais endurent encore des coupures d’eau 24h tous les trois jours, perturbant leur quotidien, leur santé et leur dignité. En l’absence de solutions durables, des maladies hydriques telles que le choléra continuent de menacer les habitants. Le cyclone Chido n’a fait qu’aggraver ce tableau, emportant infrastructures fragiles, habitations précaires et récoltes.
Sans eau courante pour près de 30 % de la population, avec des bornes-fontaines saturées et insuffisantes, les Mahorais sont contraints de boire une eau non sécurisée. Le manque d’électricité et de provisions aggrave leur précarité, entraînant des scènes de désespoir et des pillages dans l’île.
Les solutions temporaires ne suffisent plus. Face à l’urgence, des ONG comme SOLIDARITÉS INTERNATIONAL pallient les manquements structurels par des distributions d’eau filtrée, mais leur action ne peut se substituer à une réponse politique. À quand un accès digne et sécurisé à l’eau potable pour les Mahorais ?
Tandis que le pouvoir central de Paris se concentre sur les crises économiques, sociales et politiques du territoire métropolitain, Mayotte sombre dans l’oubli. La devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » semble n’être qu’un mirage pour une partie des citoyens français. Entre accès défaillant à l’eau potable, infrastructures insuffisantes et pauvreté criante, une réalité s’impose : l’égalité promise ne s’applique pas à tous. Le silence du régime français face à cette crise structurelle pose une question dérangeante : Mayotte et d’autres régions et quartiers discriminés font-ils encore partie de la République, ou sont-ils condamnés à rester son visage invisible ?