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Lila LEFEVRE interviewée par Atipik sur la force de frappe d’un média audiovisuel de haut niveau

« Si en termes de médias audiovisuels, la « force de frappe » est généralement utilisée pour décrire la puissance, l’influence et la portée d’un média donné, notamment sa capacité à atteindre un large public et à exercer un impact significatif sur la société, il est crucial de prendre en compte l’audience. Un média audiovisuel d’un haut niveau aura une audience importante, c’est-à-dire qu’il sera regardé par un grand nombre de personnes, que ce soit à la télévision ou sur Internet. »
  • Atipik : quels éléments peuvent contribuer à la force de frappe d’un média audiovisuel de haut niveau ?
  • Lila LEFEVRE : Sa portée, d’abord sa portée, c’est-à-dire la capacité du média à toucher des publics diversifiés à travers différents pays ou régions du monde. Un média de haut niveau a le pouvoir d’influencer l’opinion publique, de susciter des débats et de façonner les attitudes et les comportements de la société et cela n’est possible sans une qualité de la grille des programmes. Les médias audiovisuels de haut niveau se caractérisent souvent par la qualité de leur contenu, que ce soit en termes de production, de narration ou de traitement des sujets. Sans ces éléments que je qualifierai de minimum syndical, il est impossible d’espérer se positionner en média fort au niveau national ou international. Si en termes de médias audiovisuels, la « force de frappe » est généralement utilisée pour décrire la puissance, l’influence et la portée d’un média donné, notamment sa capacité à atteindre un large public et à exercer un impact significatif sur la société, il est crucial de prendre en compte l’audience. Un média audiovisuel d’un haut niveau aura une audience importante, c’est-à-dire qu’il sera regardé par un grand nombre de personnes, que ce soit à la télévision ou sur Internet.
  • Atipik : En quoi les ressources financières sont également un préalable sine qua non ?
  • Lila LEFEVRE : Les médias de haut niveau bénéficient généralement de ressources financières dingues! Je cite au hasard le budget annuel de CNN qui dépasse les 600 millions de dollars et j’ouvre très vite une parenthèse pour donner un autre budget, celui de France 24 qui ne dépasse pas les 80 millions d’euros par an mais sa force de frappe est telle du fait du vide médiatique dans les pays ciblés et le maigre salaire discriminatoire qu’elle réserve à ses correspondants vivant et travaillant dans le continent africain. J’irai même plus loin, les journalistes arabophones et francophones travaillant au siège de France 24 ne perçoivent pas les mêmes salaires, les journalistes arabophones sont clairement discriminés. Il va sans dire que France 24 émet pour l’instant en quatre langues, notamment en français, anglais et arabe, ces trois langues sont bien présentes en Afrique. Pour revenir à votre question, je dirai que le nerf de la guerre est indispensable à une télévision pour lui permettre de produire des programmes de haute qualité, de mener des campagnes d’informations efficaces et d’assoir une rédaction puissante.
  • Atipik : Est-ce qu’on peut dire que les médias audiovisuels sont devenus de véritables industries ?
  • Lila LEFEVRE : Certainement et aujourd’hui plus que jamais ! Il est clair que la force de frappe d’un média peut varier selon le contexte et les évolutions technologiques, mais ces éléments peuvent être des facteurs clés pour évaluer son niveau d’influence et d’importance dans l’industrie des médias audiovisuels. La télévision c’est d’abord une entreprise qui doit être bien gérée, elle doit savoir s’adapter, elle doit prévoir et anticiper pour rester toujours en tête. La télévision des années nonantes n’a absolument rien à avoir avec la télévision des années 2020 qui ont vu les réseaux sociaux se multiplier et prendre de plus en plus de la place dans nos sociétés, la télévision devait s’emparer également de sa part de gâteau. Une télévision internationale d’info en continu est plus regardée par Internet que par satellite! Les grandes télévisions internationales émettent aujourd’hui en streaming direct via des supports comme Tiktok, Instagram, You Tube, Facebook, Tweeter etc… La capacité d’un média à être diffusé à grande échelle à travers divers canaux, tels que les plateformes de streaming, les chaînes de télévision, les réseaux sociaux, etc., peut augmenter considérablement sa force de frappe.
  • Atipik : Quelle place à la liberté de la presse, la liberté d’expression dans un monde où posséder un média audiovisuel international est devenu comme posséder l’arme nucléaire ?
  • Lila LEFEVRE : J’aime le parallèle que vous faites entre le nucléaire et l’audiovisuel, (sourire) car en effet, le point commun de ces deux moyens, c’est qu’ils sont tous deux une arme puissante de dissuasion sauf que contrairement à l’arme nucléaire, la télévision doit utiliser tous les jours que Dieu fait, son génie pour influencer ses téléspectateurs au profit de ses propres intérêts ou ceux de ses financeurs. Une télévision de haut niveau, par exemple, adopte souvent les dernières technologies et techniques de production, lui permettant de créer des expériences visuelles et sonores immersives. S’agissant de la liberté de la presse, elle est tellement relative et est très discutable. Cela dit, Un média audiovisuel de haut niveau sera respecté et reconnu pour son intégrité journalistique, sa crédibilité et son engagement envers l’éthique professionnelle, ce sont trois piliers du journalisme qui de mon point de vue sont indiscutables !
  • Atipik : Vous donnez le sentiment que vous faites ce métier avec conviction ?
  • Lila LEFEVRE : Je pense que si le journalisme ou le journalisme de télévision en particulier n’avait pas existé, je l’aurais inventé. Le journalisme pour moi, ce n’est pas un métier mais une passion et comme je dis toujours, si j’étais riche, je l’exercerais gratuitement, ce que d’ailleurs je fais auprès de votre télévision Atipik en attendant des jours meilleurs. Dans mon parcours professionnel, je n’ai pas travaillé pour des télévisions qui me méritaient et parfois j’ai travaillé pour des télévisions dont je ne partageais pas forcément les objectifs, en tout cas, à chaque fois, j’ai mis les bouchées doubles pour faire ce job correctement. Depuis mes débuts dans le domaine du journalisme, j’ai toujours cherché à promouvoir la liberté de la presse et à défendre le rôle essentiel des médias dans la société. J’ai occupé divers postes au sein de différentes organisations médiatiques, ce qui m’a permis d’acquérir une vision globale des enjeux auxquels notre profession est confrontée. J’ai également développé de solides compétences en leadership et en gestion.

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