Pegasus et les Sous-traitants Marocains : Quand Proximus met en danger la sécurité et la qualité au nom du Profit

Proximus, l’opérateur télécom emblématique en Belgique, pourrait être au cœur d’une controverse qui va bien au-delà des simples questions de qualité de service. Derrière la façade d’une entreprise en pleine expansion, absorbant des concurrents comme Orange Belgique et Scarlett, se cache une stratégie inquiétante qui mêle délocalisation agressive, dumping social et une menace potentielle pour la sécurité des données des Belges.
L’externalisation d’une partie de ses services vers des sous-traitants marocains, couplée à l’utilisation de Pegasus, un logiciel d’espionnage israélien controversé, pose un grave risque non seulement pour la qualité des services mais surtout pour la confidentialité des données personnelles des clients.
Ces dernières années, Proximus a délocalisé une grande partie de son service client vers le Maroc. Ce choix, motivé par une réduction des coûts, a rapidement montré ses limites. Les clients belges se heurtent désormais à des interlocuteurs peu formés, mal informés et dont la maîtrise du français laisse souvent à désirer. Loin des réalités du marché belge et des attentes des consommateurs, les jeunes employés marocains se retrouvent dans une situation délicate, où ils sont briffés pour mentir, prétendant être basés à Mouscron alors qu’ils opèrent à des milliers de kilomètres, au Maroc.
Ces pratiques déloyales créent des tensions grandissantes entre les clients et ces centres d’appel, alimentant un sentiment de mécontentement massif. La concurrence en Belgique étant féroce, la fidélisation des clients dépend autant du prix que de la qualité du service. Or, cette dernière est en chute libre, au point où de nombreux clients cherchent activement à changer d’opérateur, ne supportant plus les dysfonctionnements répétés et l’incapacité des sous-traitants à résoudre efficacement leurs problèmes.
Le dumping social est au cœur du modèle économique adopté par Proximus et ses sous-traitants. Avec des salaires de misère et des conditions de travail précaires, les employés marocains subissent de plein fouet la pression de cette délocalisation forcée. Au-delà des différences salariales abyssales entre la Belgique et le Maroc, c’est la précarité des emplois qui choque. Les syndicats belges ont tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises, dénonçant la perte d’emplois locaux et l’abandon progressif des centres d’appel internes au profit de solutions low-cost à l’étranger.
Dans un secteur aussi stratégique que celui des télécoms, ces pratiques posent des questions graves sur la responsabilité sociale de Proximus, dont l’État belge est pourtant l’actionnaire majoritaire avec 53% des parts. Comment justifier un tel dumping social alors que le gouvernement ne cesse de vanter la création d’emplois locaux ?
Mais au-delà de ces problèmes de qualité de service et de conditions de travail, une menace encore plus inquiétante plane : celle de la sécurité des données des clients. Le recours à des sous-traitants marocains expose potentiellement les données personnelles des Belges à des acteurs extérieurs. En effet, les récentes révélations sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus, développé par Israël, soulèvent de sérieuses interrogations.
Pegasus est capable de pirater des téléphones et d’accéder à des informations sensibles, et son utilisation dans des pays comme le Maroc n’est plus un secret. En confiant une partie de son infrastructure à des sous-traitants opérant dans ces régions, Proximus ouvre potentiellement la porte à des fuites de données, mettant ainsi en danger la vie privée de ses millions de clients. Qui peut garantir que les informations confidentielles des utilisateurs belges ne tombent pas dans de mauvaises mains ?
Proximus doit absolument revoir ses priorités selon des experts belges. À vouloir maximiser ses profits en sacrifiant la qualité et la sécurité, l’opérateur télécom court à sa perte. Le marché belge, hautement concurrentiel, ne pardonnera pas de telles erreurs stratégiques. Les clients belges, connus pour leur patience, commencent à perdre confiance et cherchent activement des alternatives plus locales et plus fiables.
Au-delà de la simple question économique, il s’agit d’un enjeu de souveraineté numérique. L’État belge, en tant qu’actionnaire majoritaire, a une responsabilité directe dans la protection des emplois locaux, mais aussi dans la garantie de la confidentialité des données des citoyens. Encourager le dumping social et exposer des informations sensibles à des pays tiers est non seulement irresponsable, mais aussi potentiellement dangereux à long terme.