Corruption active : Driencourt brade une villa à 5 millions d’euros et s’enrichit de 2 millions d’euros !

Un an après avoir pris sa retraite, Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, se retrouve au cœur d’un scandale de corruption lié à la vente frauduleuse d’une villa de l’État français. Accusé d’avoir cédé un bien immobilier de grande valeur à un prix dérisoire, l’ancien diplomate est aujourd’hui pointé du doigt pour avoir causé une perte financière considérable aux Trésors publics français et algérien.

En 2022, Driencourt publie L’énigme algérienne, un ouvrage en 14 chapitres consacré à ses années passées à Alger, de 2008 à 2012 puis de 2017 à 2020, en tant que chef de la mission diplomatique française. À la suite de cette publication, il devient omniprésent dans les médias, multipliant les déclarations chocs sur l’Algérie, qualifiant ce pays de « corrompu », « mal géré », et « en déclin ». Cependant, les accusations contre l’ancien ambassadeur, impliqué dans des transactions douteuses lors de son mandat à Alger, viennent ébranler son image.

Une vente controversée

Au centre de la controverse, la vente d’un terrain de 10 517 m² situé au 10 rue Sfindja, à El Biar, Alger, sur lequel se trouve une somptueuse villa mauresque, propriété de l’État français depuis 1936. Selon les experts algériens, le prix du terrain dans ce quartier prisé d’Alger aurait dû être de 230 000 DA/m², soit bien au-delà du montant pour lequel Driencourt l’a vendu en 2011 : seulement 47 545 DA/m², pour un total de 500 millions de dinars (soit environ 4,87 millions d’euros). Un chiffre loin de la valeur réelle estimée à 10 millions d’euros par des sources françaises.

La transaction bénéficiait à l’homme d’affaires algérien Réda Kouninef, proche du régime Bouteflika et aujourd’hui incarcéré pour diverses affaires de corruption. Le notaire en charge de la vente, Salim Becha, est lui-même en fuite en Espagne, reconnu pour ses liens étroits avec des hauts fonctionnaires algériens.

Des pertes pour les Trésors publics

La vente de ce bien sous-évalué est perçue comme une opération de bradage des biens publics au profit d’un cercle restreint d’oligarques algériens. Comparativement, en 2014, le successeur de Driencourt, André Parant, a vendu un terrain voisin de 5051 m² au prix de 1,21 milliard de dinars (environ 10 millions d’euros). Ce terrain, deux fois plus petit, a rapporté deux fois plus. Cette disparité de prix soulève des questions sur la légitimité de la transaction effectuée par Driencourt.

Des sources de l’administration foncière algérienne affirment que le montant déclaré de la cession est largement inférieur à sa véritable valeur. Selon elles, une partie des fonds liés à cette transaction aurait été détournée à l’étranger, suggérant un potentiel enrichissement personnel de Driencourt. Les autorités françaises n’ont, pour l’instant, pas ouvert d’enquête publique, malgré les suspicions qui pèsent sur l’ancien diplomate.

Une défense officielle contestée

L’ambassade de France en Algérie, contactée pour obtenir des explications, défend la légalité de la vente. Selon un communiqué, la Mission économique française avait estimé la villa El Zeboudj à 4,5 millions d’euros en 2009, et une offre de 500 millions de dinars a été reçue en 2011, correspondant à 4,99 millions d’euros au taux de change de l’époque. La vente a été approuvée par la Commission interministérielle française (CIME) et publiée au Journal officiel de la République française.

Cependant, la vente de la villa voisine, plus petite mais à un prix bien plus élevé, remet en question cette estimation. De plus, la procédure de levée du droit de préemption de l’État algérien, sollicitée par le notaire via Abdelmalek Sellal, Premier ministre de l’époque, ajoute à l’opacité de l’opération.

Un symbole de la corruption

Ce scandale illustre les liens troubles entre des acteurs politiques français et algériens durant le règne de Bouteflika, période marquée par une série de malversations. Xavier Driencourt, qui n’a cessé de dénoncer la corruption en Algérie, se trouve aujourd’hui lui-même éclaboussé par des accusations de fraude et d’enrichissement personnel.

Cette affaire relance le débat sur la gestion des biens publics français à l’étranger et soulève des interrogations quant aux mécanismes de contrôle et de transparence dans ces transactions immobilières. Alors que la France cherche à renforcer ses liens avec l’Algérie, cette affaire de corruption pourrait compliquer davantage les relations entre les deux pays.

A propos de l'auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *