Oslo : Lila Lefèvre revient sur sa rencontre marquante avec le Premier ministre norvégien et met en lumière les liens stratégiques entre Oslo et Alger
L’Algérie et la Norvège ont tout à gagner à renforcer leurs relations bilatérales, plusieurs facteurs rapprochant ces deux nations, tant sur le plan économique que politique. En tant que producteurs majeurs de gaz naturel, l’Algérie et la Norvège jouent un rôle crucial dans la sécurité énergétique de l’Europe, étant parmi les principaux fournisseurs du continent. Cette position stratégique fait des deux pays des acteurs incontournables dans les discussions sur l’approvisionnement énergétique, surtout en période de crise, où les fluctuations du marché et les tensions géopolitiques pèsent sur les échanges mondiaux.
Un autre élément d’union réside dans leur indépendance vis-à-vis de l’Union européenne. Ni l’Algérie ni la Norvège n’en sont membres, ce qui leur permet d’adopter des politiques autonomes tout en collaborant étroitement avec l’UE sur des enjeux communs, comme l’énergie et l’environnement. Sur le plan international, les deux pays se rejoignent également sur la question palestinienne, ayant tous deux reconnu l’État de Palestine. Leur engagement en faveur des droits des peuples et de l’autodétermination les lie, renforçant leur position sur la scène diplomatique mondiale.
La Norvège, sous l’impulsion de son actuel Premier ministre, Jonas Gahr Støre, s’est particulièrement distinguée pour son soutien à la cause palestinienne. Gahr Støre, connu pour son engagement pro-palestinien, a marqué sa carrière politique par sa défense ouverte des droits des Palestiniens. Lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères, la Norvège était l’un des plus grands donateurs à la Palestine. Lila Lefèvre, journaliste accréditée auprès de l’UE, se souvient particulièrement de sa rencontre avec lui à Oslo il y a 15 ans :
« J’ai eu l’opportunité de rencontrer Jonas Gahr Støre à l’époque où il était ministre des Affaires étrangères. Il m’a reçue dans son bureau pour une interview télévisée de 26 minutes. Ce qui m’avait marquée, c’était son courage à dénoncer les violations des droits des Palestiniens par Israël, un sujet qu’il abordait ouvertement dans son livre Faisons quelque chose de différent. C’était une position rare pour un ministre en fonction, une preuve de son intégrité et de son attachement aux principes de justice. »
Aujourd’hui, Jonas Gahr Støre est Premier ministre, et Lila Lefèvre s’apprête à retourner à Oslo pour l’interviewer à nouveau. Quinze ans après leur première rencontre, elle est curieuse de découvrir comment ses positions ont évolué et souhaite approfondir les discussions à la lumière des récentes évolutions géopolitiques dans la région.
« Je pense qu’il serait particulièrement enrichissant de reprendre cette conversation avec lui, surtout avec les événements récents au Moyen-Orient. J’envisage donc de retourner à Oslo pour une nouvelle interview télévisée, afin d’explorer les perspectives d’une coopération renforcée entre l’Algérie et la Norvège, tant sur le plan économique que diplomatique. »
Une coopération accrue permettrait à l’Algérie de diversifier ses partenariats en Europe, tout en consolidant ses positions sur des enjeux mondiaux tels que l’énergie et les droits des peuples, des valeurs partagées par Oslo et Alger. Cette synergie naturelle offre un cadre propice pour le renforcement des relations bilatérales dans un contexte international en constante évolution.