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Tunisie-Parlement européen : la fuite intentionnelle d’un document officiel a failli mettre le feu aux poudres

De mes plus loin souvenirs de journaliste accréditée auprès des institutions européennes à Bruxelles depuis 30 ans, spécialisée en affaires euro-méditerranéennes, je retiens que les relations entre la Tunisie et l’Union européenne, et plus spécifiquement avec le Parlement européen, sont emblématiques d’une collaboration fructueuse et mutuellement bénéfique. Depuis de nombreuses années, ces liens se sont renforcés, créant un partenariat solide basé sur des valeurs communes telles que la démocratie, les droits de l’homme et le développement économique.

La Tunisie est un partenaire clé pour l’Union européenne dans la région méditerranéenne. Ensemble, ils ont travaillé à promouvoir la stabilité politique, la sécurité et la prospérité économique dans la région. Le Parlement européen a joué un rôle essentiel dans ce partenariat en adoptant des résolutions de soutien à la Tunisie et en facilitant le dialogue politique.

Loin de moi également l’idée de soupçonner une mauvaise foi, un cafouillage volontaire, ou une crise surfaite à quelconque niveau entre le parlement européen et la Tunisie. Je dirai d’emblée que les échanges entre le Parlement européen et le Parlement tunisien ont été fréquents, favorisant la compréhension mutuelle et la coopération dans de nombreux domaines, tels que la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, l’éducation et le commerce. Le Parlement européen a également soutenu financièrement des projets visant à renforcer la société civile et à promouvoir la participation politique en Tunisie.

Plus globalement, l’Union européenne, par le biais du Parlement européen, a également été un partenaire clé dans les efforts de la Tunisie pour faire face aux défis économiques et sociaux. L’aide au développement et les investissements européens ont contribué à stimuler la croissance économique, à créer des emplois et à améliorer les conditions de vie en Tunisie.

Mais au-delà de la stupéfaction devant les réactions démesurées de certains eurodéputés face au refus des Autorités tunisiennes d’autoriser une délégation parlementaire à effectuer une visite de travail en Tunisie, je m’indigne face au jet de l’huile sur le feu de la part de certains eurodéputés français notamment qui ne faisaient même pas partie de la délégation et d’autres qui seraient selon d’aucuns sous l’influence de lobbyistes aguerris, leurs propos immodérés voire irresponsables ne reflètent pas vraiment la réalité du partenariat solide et prometteur basé sur des valeurs partagées et des objectifs communs du Parlement européen et le Parlement tunisien. Quoiqu’il advienne, ce partenariat continuera de jouer un rôle crucial dans la promotion de la stabilité, de la prospérité et du progrès dans la région méditerranéenne et au-delà.

Le dialogue de haut niveau à travers divers canaux ne devrait pas donner l’occasion à des malentendus dus essentiellement à un mauvais casting. En tant que média belge francophone internationale qui donne la parole à tous les eurodéputés sans exclusive, ATIPIK a pris le soin de contacter des responsables européens et tunisiens pour comprendre et communiquer sur la crise qui fait tache d’huile depuis au moins deux semaines. La partie tunisienne souligne sans ambiguïté ni ambages un fait certain, celui que la Tunisie a toujours eu à cœur de maintenir un niveau élevé dans ses relations avec le Parlement européen et de poursuivre et d’intensifier son soutien, compte tenu du rôle important et fondamental de cette institution au niveau de l’Union européenne.

Beaucoup de nos journalistes ont accompagné des délégations d’eurodéputés à Tunis dès les premiers vagissements de la révolution tunisienne de 2011. De même, nous couvrons régulièrement la visite des parlementaires tunisiens à Bruxelles et cela se passe toujours dans un esprit constructif et dans le cadre du respect mutuel et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays. Le respect de la souveraineté des états pour les européens et pour les tunisiens a toujours constitué une ligne rouge qu’il est impératif de ne pas dépasser. Car il est des pays malgré la petitesse de leur superficie, leurs peuples ont toujours fait montre de grandeur dans des moments cruciaux de l’Histoire. La Tunisie, ce petit pays multimillénaire, estime sa dignité, sa souveraineté d’une extrême valeur!

Notre programme TV phare « Le Vrai Dialogue » consacrera très prochainement une émission entière pour faire toute la lumière à ce sujet. Il va sans dire qu’en tant que média indépendant respectueux de l’éthique, la rédaction d’ATIPIK TV était stupéfaite devant l’ampleur de la récente crise diplomatique sans que l’on daigne s’expliquer par les canaux officiels. En tous cas, selon les informations recueillies auprès du ministère tunisien des Affaires étrangères, la partie européenne a signalé l’intention d’une délégation de la commission des relations extérieures du Parlement européen de visiter la Tunisie entre le 14 et le 16 septembre de cette année, sans coordination préalable, comme l’exigent les normes établies en matière d’organisation des visites de délégations étrangères en Tunisie et dans n’importe quel autre pays partenaire. Nous avons appris par les responsables tunisiens que ces missions sont toujours coordonnées à l’avance avec les autorités officielles des pays hôtes concernant la date de la visite, la composition de la délégation et le programme de travail.

Sachant que la Tunisie n’a jamais envoyé de délégations parlementaires pour inspecter ou évaluer la situation dans un autre pays, cette façon de procéder des parlementaires européens est totalement inacceptable et va à l’encontre de toutes les normes. « Il s’agit d’un processus de provocation injustifié et inacceptable qui n’est pas préparé pour servir de terrain de règlement de comptes entre les différents partis politiques étrangers concernant leurs propres agendas. » avons-nous appris de la bouche même de l’opposition tunisienne et de la société civile.

Pour être plus précis, après que les autorités tunisiennes ont reçu la proposition de composition de la délégation parlementaire, il est devenu évident qu’elle comprenait des parlementaires connus pour leurs positions hostiles et négatives et leurs déclarations partiales et subjectives répétées à l’égard de la Tunisie et des choix du peuple tunisien et de ses institutions.

Il était donc plus qu’évident que les autorités tunisiennes expriment leur rejet de cette visite avec la composition proposée et ont cherché, soit à travers la mission de l’Union européenne en Tunisie, soit à travers l’ambassade de Tunisie à Bruxelles, à convaincre la partie européenne de la modifier afin qu’elle comprenne des parlementaires plus objectifs.

Un certain nombre de membres de cette délégation proposée ont continué à exprimer leurs attitudes négatives à l’égard de la Tunisie deux jours avant la date de cette visite lors d’une séance plénière au Parlement européen, ce qui confirme que le but de cette visite n’a rien à voir avec leur prétention de rechercher la réalité de la situation en Tunisie.

Il semblerait que les concernés ont ignoré tous les efforts tunisiens et ont adhéré à la composition proposée de la délégation parlementaire, ce qui réfute leurs affirmations sur leur désir de connaître la vérité sur la situation en Tunisie et confirme les agendas cachés d’un certain nombre de ses membres qui n’ont rien à voir avec les exigences du dialogue et du partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne, outre le fait que le programme des premières rencontres proposées par la partie européenne ne comportait pas de demande de rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, en tant que membres de ce comité comme l’avait fait lors de ses précédentes visites en Tunisie.

Face à l’insistance des intéressés sur leur position et leur attachement à achever la visite malgré les différents efforts déployés par la partie tunisienne, les autorités tunisiennes ont été contraintes d’informer la partie européenne que les membres de cette délégation ne sont pas désirés par les Tunisiens, afin de préserver la nouvelle dynamique devenue caractéristique des relations de partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne, notamment la compréhension manifestée par les partenaires européens pour la réalité de la situation en Tunisie.

Suite aux fréquentes informations selon lesquelles un certain nombre de membres du Parlement européen seraient partiaux et soumis à l’influence de parties extérieures, certains représentants européens ont estimé que cette institution européenne était devenue une simple « organisation non gouvernementale majeure ».

La goutte qui a fait déborder le vase a été la fuite intentionnelle d’un document officiel par un parti politique tunisien que l’on ne nommera pas ici mais se reconnaitra, reflète le niveau de crédibilité et d’intégrité de ceux qui ont procédé à ce genre de démarche.

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